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blog du sculpteur Stéphane Gantelet

fichier/papier/film

47-------------------------La peau----------------------------------------------

Publié le 12 Mai 2010 par Stéphane Gantelet

 

Les derniers développements de ma recherche sur le volume m’on amené à l’appréhender dans un espace conceptuel avant même sa concrétisation dans l’espace réel à l’aide d’une matière (bronze, cire, papier…). Cet espace virtuel lié à la conception assistée par ordinateur donne à voir une sculpture avant même qu’elle existe. Or la nature si particulière de cet espace, vide par excellence, sans apesanteur, à eu de nombreuses conséquences sur la forme et la nature de mes sculptures. La dernière en date, après les sculptures en papier plié est la présentation des patrons des pliages sous forme de tableaux. Car chemin faisant le papier que je manipule, fin léger et translucide, qui se plisse ou se tend sous mes doigts m’emmène sur un terrain tactile et sensible. Ce n’est plus simplement une feuille de papier sur lequel j’imprime le patron de mon volume mais c’est la peau de ce volume. Aussi, depuis que je travail avec cette méthode de dépliage que j’ai mis au point, j’ai envie de présenter les patrons de mes volumes. A l’état de patrons ils présentent un assemblage graphique de formes géométriques. Une organisation de polygones triangulaire est à l’œuvre sans pour autant distinguer à ce stade le volume qu’elle représente. Cette géographie du volume renvoie à une carte géographique, représentation planaire, dépliée en quelque sorte, de notre monde réel. Ainsi le patron est-il une description conceptuelle d’un volume. Mais il en est également la peau. Il le décrit autant qu’il l’incarne. C’est le code génétique du volume. J’ai donc depuis longtemps l’idée de présenter les patrons au mur comme des tableaux ou des dessins. Pourtant, dans un souci de cohérence je cherchais le moyen de rendre évidente cette idée. La solution vient de m’apparaître à force d’essais. J’ai donc paraffiné des impressions de patrons grand format (140X80 cm) que j’ai tendu sur des cadres. Je les monte ensuite avec un fond en contreplaqué sur lequel flotte mon patron tendu. Dés lors mon papier paraffine, translucide comme un papier calque s’enrichi de la couleur du bois pour baigner le patron dans une ambiance rosée. On a ainsi clairement la sensation de voir une peau tendue. J’ai baptisé cette série « géographie physique ». Je termine la rédaction de ce post sur la plage et la surface de la mer m’apparaît comme un plan qui se pli en d’innombrables rides constituant des vagues. Puis elles s’effacent dans un fin voile d’eau en échouant sur la plage. Et cet effacement géographique des vagues me touche.

 

 

 

patron tétrapode

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