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blog du sculpteur Stéphane Gantelet

fichier/papier/film

83---------Cathédrale etc...............-----------------------------------------

Publié le 29 Septembre 2011 par Stéphane Gantelet

L'espace est pris d'assault par le papier à présent repoussant les doutes du post précédent dans les marges. L'action et le plis comme arme de défense. Ici quelques images de la construction en cour des voutes de la nef prises par le photographe Ernest Puerta de passage à l'atelier.

 

 

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82---------Cathédrale de papier---------------------------------------------

Publié le 22 Septembre 2011 par Stéphane Gantelet

Tourné le problème dans tous les sens. Je ne sais donc plus trop si je suis sur le dos sur la tête ou sur mes pieds. Dans un sens désorienté pour faire court. Un peu flottant à l'image de ce projet de "cathédrale de papier" suspendue dans les airs et dans laquelle on rentre symboliquement par en dessous, par la terre en quelque sorte. Mais la terre pourtant est loin du fait son installation dans les airs. Au sol, en creux, la trace des fondations. Bien sûr la cathédrale St Alain à Lavaur que j'ai utilisé comme modèle à été déformé pour augmenter la hauteur des voûtes en croisée d'ogive et poursuivre à ma façon le rêve des bâtisseurs de cathédrale de toucher le ciel. Les contreforts eux subissent une expansion au point de donner l'illusion que la cathédrale est prise dans un nuage.

Mais le caractère religieux de l'ensemble me perturbe. Alors je rembobine et je vois: au sol une sorte de carter de moteur démonté avec l'emplacement de plusieurs cylindres. Des lignes rouges courbes semblent indiquer la présence d'un fluide, d'une réaction. Le nuage qui enchâsse la cathédrale est finalement une excroissance de la géométrie de la peau de la cathédrale. Il n'y à pas de rupture de continuité sur sa surface et ce ne sont plus des contrefort que l'on voit dans cette déformation mais plutôt des ailettes qui évoquent les ailettes de refroidissement de ma mob quand j'avais 16 ans. Il suffit alors de tourner autour pour ne plus voir la forme générale d'un nuage mais bien plutôt un assemblage sans discontinuité d'un motif industriel ayant une fonction précise: refroidir.

Enfin, une cathédrale est immense. Un idée de démesure y est associé. Dans ce projet que je réalise en papier ma cathédrale mesure 1,5 mètres. Ce n'est pas franchement la démesure! Pourtant, en papier c'est déjà énorme. La peau de papier est tout à la fois la surface du modèle et sa structure. Une fois Crystal le papier devient translucide. Sans armature le vision de la sculpture qui opère par analogie est celle de la mue d'un insecte dont il ne reste que l'enveloppe. Un gros insecte donc. Un gros volume vide mais lourd de contenu passé.

 

Je ne sais plus dans quel sens je suis, c'est vrai, mais j'y suis bien. Je vais rester comme ça un petit bout de temps je crois.

 

Projet initié pour le STAP, salon des technique et des arts du papier de Lavaur prés de Toulouse.

 

composite-copie-1.jpg

 


Cathédrale de papier par gantelet

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81--------------J'ai un projet dans la tête----------------------------------

Publié le 2 Septembre 2011 par Stéphane Gantelet

Pas moyen de dormir.

J'ai un projet dans la tête dont les contours flous mais travaillés de l'intérieur à se préciser par des envies, des images et des procédures. Ce projet est une collaboration avec Eric Barbier un plasticien que j'apprécie beaucoup depuis que j'ai découvert son "jardin des déesses Mappa" à Chaumont il y a quelques années. Le magasine Géo l'a depuis consacré dans son numéro spécial "les 100 plus beaux jardins du monde" en élisant son jardin (en collaboration avec Rémi Duthoit).

mappa3.jpgpresentation-coulee-etape-4.jpg

Pour ce projet on travail pour une grosse entreprise et tout à la fois un organisme d'état. bref, je ne veux pas passer à côté.

Cet été j'étais plongé dans les cubes noirs de Tony Smith qui n'ont pas une profondeur minimale comme le mouvement "minimaliste" auxquels ils se rattachent semble l'indiquer. D'ailleurs, à l'époque tentant d'enfoncer le clou, Donald Judd déclarais à cet effet "ce que vous voyez est ce que vous voyer". manière de dire que cette boite est une boite et rien de plus. Au travers du livre "ce que nous voyons ce qui nous regarde" de Georges Didi-hubermann j'ai plongé dans cette boite qui semble finalement  me regarder à son tour, me regarder et me poser des questions. Un état inattendu face à une simple boite sensée n'être rien d'autre qu' un objet. Et puis j'ai rencontré un poète dont j'aime infiniment les livres qui rabotent et dynamitent avec une simplicité désarmante les postures littéraires pour faire éclore du neuf et nous livrer des mots beaux comme des camions. Mon poète est aussi plasticien et prof d'art dans une grande école. Je lui parle de mon voyage dans le cube sous le patronage de Didi-hubermann et il me réponds qu'il en à rien à foutre des universitaires qui prennent l'art comme sujet d'étude et que ces types sont hors-jeu. Leur érudition sur ce terrain est déplacée et s'apparente à une OPA sur l'art. Une prise de pourvoir en somme. Pour comprendre il faut lire et écouter les artistes, pas les universitaires. Tout à coup je me sent de nouveau travaillé de l'intérieur. Le livre de Didi-hubermann qui jongle avec les concepts philosophique je le vis intensément. je veux dire que je le vois, que des images apparaissent puis s'effacent, des connexions se font et se défont et tout ce travail intérieur de tricotage visuel et intellectuel produit des effets durables de sidération, émerveillement et de doutes. finalement du fonds de ma boite noire les mots de mon poète ajoutent un nouveau regard sur moi. C'est comme si les mots de Didi-hubermann et les expériences que je vis avec ces mots devenaient à leur tour une source d'inquiétude parce qu'ils ne sont pas tout à fait ce qu'ils semblent êtres. Eux aussi me regardent. lorsque je dis qu'ils me regardent je veux dire qu'ils produisent des questions sur la nature de l'expérience que s'assemble dans ma tête et que ces questions semblent attendre des réponses que je ne peux pas donner.

Hier à la radio c'était au tour de Michel Onfray de critiquer la pratique de la psychanalyse Freudienne et de développer des arguments, avec une certaine mauvaise fois, pour démontrer la prise de pouvoir intellectuelle d'un groupe constitué. Pourtant chez le psy pour pas mal de monde il se passe des expériences fortes. En entendant Michel Onfray la nature de mes expériences dans ce domaine m'interroge. Donc m'inquiètent.

Nos propres expériences semblent nous regarder et nous poser des questions lorsque le regard de l'autre les remets en jeu. Elles semblent nous demander des réponses.

j'ai du mal à dormir;

J'ai un projet dans la tête dont les contours flous mais travaillés de l'intérieur à se préciser par des envies, des images et des procédures qui me regardent et m'effraient. C'est ça qui est bon dans la création et c'est peu être dans ce jeu que l'art échappe à tout pouvoir. Un peu comme si la réponse attendu était finalement une question mal posé. J'ai envie de parodier Donald Judd et de dire " ce que vous voyez n'est pas ce que vous voyez".

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