Filliou. Je pense à lui. Je pense à moi. Je pense que ce n'est rien et que donc
c'est bien. Son principe d'équivalence bien fait = mal fait = pas fait a de quoi bousculer. Il me fait penser aux états de la matière dès lors qu'on l'observe de super trop près, qu'on lui gratte
l'atome. La mécanique quantique à l'oeuvre dans les relations entre atomes décrit des états contraires superposés à un instant précis. Je me souviens de ma surprise lorsque dont le fameux exemple
du chat de Schrödinger le chat est à un instant T dans un état superposé vivant et mort ! Après la surprise vint le désarroi car tout me manque pour appréhender des notions que la seule vision ne
permet pas d'observer et que les seuls neurones ne permettent pas de comprend. Depuis je l'ai admis mais sans comprendre comme on admet que le monde est bien trop complexe pour son pauvre
cerveau. Alors quand le bien fait = mal fait = pas fait de Robert Filliou débarque cet été en lisant la formidable biographie de ce dernier qu'en a fait Pierre Tilman ça à fait tilt! Les neurones
possèdent un second niveau de connexions disponible. La différence avec le premier réside dans le fait qu'elles sont disponibles justement, prêtes à s'enficher, s'emboîter, se connecter entre
elles pilotés qu'elles sont pas un principe de plaisir de construction libre et désintéressé. Le plan de montage s'efface aussitôt qu'il apparaît et se réécrit en permanence en ne suivant aucune
loi, aucune entrave aux constructions mentales du propriétaire des dites neurones. C'est assez jouissif pour moi d'imaginer ça et de rapprocher de la sorte l'esprit de création de la construction
quantique du monde. Et même si je crois comprendre et qu'en fait je ne comprends rien à cette mécanique elle se colore d'un fort potentiel artistique et dégage une chaleur heureuse. Un
rayonnement fort sans hiérarchie ni même chronologie ou tout à la fois peu advenir, un espace dans lequel le principe d'équivalence de Filliou peut s'épanouir. Et bien sur cet espace serais le
mien aussi, celui des artistes. Bon soyons clairs, ce n'est pas demain qu'on fera fonctionner des supraconducteur en s'appuyant sur des principes aussi équivalent soient-ils que ceux de Filliou.
Mais ça fait du bien de le penser et agit à la manière des "open-minder" de ce derniers, véritables "ouvres-esprit" qui libèrent l'imagination. On peut envisager que le chat de Schrödinger soit
mort et vivant à la fois. Je peux envisager que cette forme que j'ai créé sur mon ordinateur en affrontant 100 défis techniques à l'heure (Havy-made pour le coup!) afin qu'elle soit intéressante
et bien faite manque sa cible et soit donc dans un état superposé bien fait et mal fait. Pour ainsi dire pas fait malgré le temps et la difficulté qui ici ne compte pas. Un état d'esprit qui
s'adapte à merveille au mien et qui illustre parfaitement ce que je ressent lorsque je regarde ce que je viens de créer et que mon regard oscille entre satisfaction et rejet incapable de prendre
une décision et de savoir. Je ne sais rien et ce n'est pas grave. je ferais mieux la prochaine fois: demain je coupe la sculpture en deux et l'installe à l'envers!
" connect III" projet