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blog du sculpteur Stéphane Gantelet

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166 - Casa --------------------------------------------------------------

Publié le 16 Mars 2015 par Stéphane Gantelet

Pavillon France - salon du livre de Casablanca 2015
Pavillon France - salon du livre de Casablanca 2015

J'ai rencontré Ali Benmakhlouf. Enfin je l'ai écouté à Casa. Je dis Casa plutôt que Casablanca tellement j'ai aimé. Une manière d'imaginer que je suis de là- bas. Et d'y croire. Et si j'y crois c'est déjà un peu vrai. Croire c’était son propos à Ali Benmaklouf. Il parlait des images dans un contexte d'actualité que l'on connait bien. Je l'ai entendu mettre les mains dans l'image comme on mets les mains dans un moteur. Il l'a démonté, remonté, et à la fin j'ai compris qu'il était mal monté. Pas complètement à l'envers mais plutôt qu'il tournais sans le ralenti. C'est pourtant important le ralentis. Les images c'est un bon moteur, un truc puissant qui grimpe aux arbres. Mais c'est quand il tourne tranquille qu'on entends son rythme cylindre après cylindre et qu'on commence à pouvoir envisager comment ça se passe sous le carter. Et j'ai eu une grosse surprise. Ce moteur n'est pas ce qu'il en à l'air: Il lui arrive de carburer à l' anthropomorphisme. Comprenez que si j'aime une image c'est qu'elle représente quelque chose pour moi. Elle est "chargée". Ali prends l'exemple de la religion : " ceci est mon corps" dit le curé qui, ce faisant, parle à la place du christ. C'est chargé l'image de l’hostie quand tu entends ça. C'est un symbole qu'on nous demande de prendre pour la réalité. Et on le fait assez bien. Comme les enfants qui font parler leur doudous dans leurs jeux, allant jusqu'à leur donner une voix. Et même si il simule, qu'il en a conscience l'enfant, il aime son personnage autant qu'il l'aime. Il existe une forme d’égalité entre le j'aime formulé par la pensé, celui dont on prend conscience, et le j'aime en actes, celui qu'on pratique, dans la réalité. Ce lien anthropomorphique à l'image est aussi un lien à l'absence. C'est parce-que le jouet est dépourvu d'âme et de parole que l'enfant lui en donne une pour le jeu. Ou parce qu’il n'a pas de copain pour jouer qu'il augmente de parole son doudou et le promeut copain de jeu. Bon quittons le monde de l'enfance pour celui de l'image. À la suite d'Ali j'admets donc que les images sont puissantes, qu'elle sont parfois chargées. Un mot alors fait son apparition dans sa présentation qui produit un flash dans mon esprit : référence. Une référence, dans ce contexte, c'est l'image. Cette image est une référence à la chose qu'elle évoque. La référence n'est pas la chose car la chose est absente. Mais elle la représente. Et dans ce jeu de représentation, l'image peu devenir si convaincante que je me met à l'aimer autant que la chose elle même. La référence que contient l'image par un jeu de simulation la rend vivante. Elle nous inquiète et nous parle. Un dialogue advient. La référence je la pratique quotidiennement. Mais ce n'est pas la même. Enfin, je la pratique dans un autre registre. En langage de programmation la référence à un rôle très précis. Elle représente dans une partie du programme une autre partie de programme. On peu ainsi grâce à la référence invoquer cette autre bout de programme et il exécutera une action dont la procédure est décrite précisément dans le bout de programme auquel réfère la référence. Super pratique et efficace. Un peu comme une image finalement. Alors inspiré par les mots d'Ali je suis très tenté de faire des rapprochements. L'espace virtuel de mon ordinateur simule des images qui n'existent pas en utilisant des références dans le langage qu'il comprend. Il créé des images absentes pourrait on dire en utilisant des procédés de langage. Et si l'ordinateur était ce lieu là par excellence, ce milieu fertile et équipé pour la simulation, ou nulle part ailleurs les références aux choses se réduisent si strictement aux "choses? Mais plus encore, ce que l’anthropomorphisme fait aux hommes alors se résoudrais ici en égalité par la seule force du langage:

référence = image

Absence = présence

Mort = vivant

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