A force d’utiliser du papier pour créer des volumes je me suis mis à rêver d’un volume aussi fin que mon
matériau. L’idée de membrane vient de là. Et d’un sommeil agité après la lecture de « devant l’image » de Georges Didi-Huberman. J’ignorais alors que Vasari était le père de l’histoire
de l’art. J’ignorais également que d’autres historiens de l’art tel que Panofsky avaient radicalement fait évoluer la vision très pyramidale et idéaliste de la lecture des images de l’art héritée
des anciens. Et puis voici que sous les mots les images se déchirent comme le dit lui-même Didi-Huberman et échappent une ultime fois à l’entendement. La matière des rêves devient féconde. J’ai
donc coller mon bout de rêve à mon voile de papier pour obtenir ce qui s’impose comme une membrane : un volume pas plus épais que mon papier et sans rien d’autre que quelques feuilles
collées. Pourtant mon rêve était plein de clair/obscur, de moments très différents et pourtant attaché les uns aux autres. A cette image, ma membrane passe d’un instant à l’autre, d’une
protubérance concave à convexe, d’une vallée profonde à un calme replat. Bref, une membrane pas de tout repos et pas du tout au repos. Plutôt un paysage continu bouclé sur lui-même à l’image
d’une bande magnétique, accidenté mais linéaire. Sous l’œil bienveillant d’Ernest Puerta et son objectif ça donne ça :
(pour voir d'autres images rendez-vous sur mon site
gantelet.com)
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